Hier, on était
le 11 septembre
Ils nous ont bien gavés
toute la journée avec leurs vidéos
des attentats sur New-York de l'année dernière.
Franchement tout ça, ça me donne
envie de faire un truc à la Thiéfaine
quand il parle de mai 68 :
Le 11 septembre dernier, un chinois de Casablanca,
en vacances à Londres, glisse sur une pièce
russe de cinq kopeks à l'effigie du président
de la Nouvelle-Guinée. Alors qu'il se retrouve
nez-à-nez avec la pièce, il se dit
: " zut j'ai oublié de sortir les
poubelles ! ". Et ce fut le seul évènement
marquant de cette journée du 11 septembre
Ce matin j'ai fait une bêtise : mon réveil
a sonné deux heures trop tôt. Donc
en fait c'est pas ce matin que je l'ai faite la
bêtise, mais hier soir, quand j'ai réglé
le réveil en oubliant que mon cours de
philo de ce matin était annulé.
Bien
j'ai ouvert les volets et me suis recouchée.
Mais moi quand je suis réveillée
je ne peux plus me rendormir, alors je me suis
levée pour de bon.
L'idée m'est venue comme ça d'aller
promener mon chien à la plage. En effet
il y avait très longtemps que je n'étais
pas allée à la mer à une
heure aussi avancée de la matinée.
Pourtant j'aime beaucoup ça : la petite
lumière du matin, les mouettes qui se lèvent
elles aussi, le roulis des vagues sur le brouhaha
de la ville derrière
Wow c'est romantique
tout ça, il ne manque plus que les vases
qui se cassent au ralentis comme dans les clips
de Bambino. Mais en fait non, ce n'est pas mon
genre ce type de romantisme, comme par exemple
de composer des poésies devant le soleil
qui se lève sur l'océan. Pis d'abord
c'est même pas possible ce que je dis :
le soleil se lève à l'est et La
Rochelle est située à l'ouest. Donc
si tu viens ici et que tu vois le soleil se lever
sur l'océan à 8H00 du matin, c'est
que tu as trop fumé ! Non, mais j'apprécie
le vent frais du matin et marcher dans le sable,
alors j'y suis allée histoire de prendre
l'air avant une journée de travail.
Je suis restée cinq minutes et j'en ai
eu marre. C'est bien moi ça : quand j'ai
envie de faire quelque chose, au bout de cinq
minutes je me lasse et j'arrête. Alors je
suis rentrée. Mon chien avait eu le temps
de se baigner entièrement : il est revenu
tout trempé de la tête aux pattes.
Il me restait encore une heure à attendre
et je ne savais pas quoi faire. J'aurais pu résoudre
mes exercices de maths mais non franchement, il
ne faut pas abuser des bonnes choses. Alors je
me suis mise à penser. Y a rien de pire
que de penser. En ce moment je ne sais pas pourquoi
mais j'ai un cafard pas possible. Ca me fait toujours
ça au mois de septembre, à cause
de la rentrée, tout ça
Mais
cette année j'ai l'impression que c'est
pire que d'habitude, il ne se passe pourtant rien
de triste dans ma vie
Bien sûr ces
embrouilles avec mon copain me turlupinent un
peu l'esprit, mais y a quand même pas de
quoi se flinguer.
Alors j'ai craqué : j'ai appelé
mon copain. J'aurais pas dû. J'ai hésité
entre l'appeler lui et appeler Noémie,
mais j'avais envie d'entendre une voix d'homme
donc j'ai opté pour la première
solution. Zut !
On a bien parlé, c'était chouette.
Il m'a réconfortée avec de très
jolies paroles qui, je le sais, étaient
sincères. Et devant tant de sincérité
moi j'avais honte, dire que je le quitte dans
quelques jours. Il m'a même fait rire, et
à la fin il m'a dit " je t'aime "
et j'ai répondu " moi aussi ".
Quelle conne
Je vais lui dire que c'est
fini entre nous d'ici peu de temps, et je n'ai
jamais été aussi gentille avec lui
que ce matin
J'y ai repensé toute
la journée en me disant que mon attitude
était très malhonnête.
J'ai réussi à arriver en retard
en cours. C'est pas mal, il fallait le faire,
sachant que je m'étais réveillée
deux heures en avance
Mais c'est le coup
de téléphone qui m'a retardée.
En plus c'était un cours de maths, avec
notre pire prof (la plus sévère,
la plus motivée
) Quand je suis entrée
elle m'a demandé pour quelle raison j'étais
en retard. C'est bête, j'avais pas eu le
temps d'en chercher une, de raison. Alors je lui
ai dit comme ça sans réfléchir
: " je ne sais pas, j'ai traîné
j'ai
aucune excuse ". Apparemment ça lui
a plu, ça lui a même décroché
un petit sourire (le premier que je vois sur son
visage). Finalement, elle n'est pas si méchante
que ça
A la fin du cours, elle m'a demandé de
passer au tableau pour corriger les exercices
que je n'avais pas faits. Heureusement que c'était
la fin du cours et que je n'ai pas eu le temps
d'aller au tableau, parce qu'à mon avis,
ça n'aurait pas marché deux fois
le coup du " j'ai pas d'excuses ".
J'ai mangé avec Noémie et je lui
ai parlé du coup de téléphone
du matin. Je pense qu'elle comprend bien ce que
je ressens en ce moment, même si elle a
du mal à comprendre pour quelle raison
exactement je vais quitter Olivier. Mais à
vrai dire moi non plus je n'en sais trop rien.
Ca s'embrouille dans ma tête en ce moment
et plus je réfléchis moins je comprends.
Je suppose que ça ira mieux quand tout
cela sera réglé.
En attendant ce week-end je vais retrouver Olivier
à Bordeaux et j'en suis contente : je vais
pouvoir visiter cette ville que je ne connais
pas. Ce soir je suis passée à la
bibliothèque chercher des renseignements
: il paraît qu'il y a là-bas la plus
grande rue piétonnière d'Europe.
Je suis pressée de voir ça.
Je rentre dimanche soir, j'espère que tout
va bien se passer. Je ferai le compte-rendu de
tout ça dans mon journal pas intime si
je ne suis pas trop fatiguée. Sinon lundi.
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