J'avais prévu
de n'écrire que demain soir mais la soirée
d'hier était si belle que je n'ai pas pu
résister à l'envie de la raconter
dès maintenant.
Alain m'a emmenée chez lui, dans son appartement.
On n'a presque pas parlé durant le trajet.
Arrivés chez lui il a fermé les
volets, mis la radio, s'est approché de
moi et m'a embrassée. Sans un mot, rien,
comme ça. Et on est resté à
s'embrasser, debout, pendant de longues minutes.
Je ne pensais plus à rien, tout n'était
plus que sensation. Il me serrait doucement contre
lui et moi j'avais mes bras autour de sa taille.
Il me caressait légèrement dans
le dos par-dessus mes vêtements, tout en
m'embrassant. Et je lui rendais. D'ailleurs je
lui ai tout rendu de toute la soirée. Puis
il m'a fait un bisou dans le cou et comme je suis
très chatouilleuse ça m'a fait rire
et j'ai dû m'écarter. Ca l'a fait
sourire lui aussi alors il a recommencé
mais plus doucement, et je me suis concentrée
pour ne pas rire et finalement il a pu me faire
d'autres bisous. Moi aussi je lui en ai fait dans
le cou mais il n'est pas chatouilleux, dommage
Ca a duré un temps fou comme ça,
on restait debout au milieu de la pièce,
on faisait de temps en temps un petit pas à
droite, un petit pas à gauche, mais c'est
tout. Puis il a passé ses mains sous mes
vêtements et je sentais ses doigts chauds
et c'était agréable. Quand il a
passé ses doigts sur mon ventre j'ai encore
tremblé de chatouilles. C'est là
que je suis le plus sensible, juste au-dessous
du nombril. Je sentais le bout de ses doigts se
promener et je fermais les yeux pour mieux en
profiter. J'ai moi aussi caressé sa peau
par-dessous ses vêtements, c'est vraiment
bon de toucher une peau d'homme. Surtout au niveau
des hanches je trouve. Chez nous les femmes c'est
creux à cet endroit, alors que chez eux
c'est plutôt plat, et moi ça me fait
tout drôle quand j'y touche. On s'est un
peu déshabillé, lui il était
torse nu et moi je n'avais plus que mon soutien-gorge.
Ca a bien duré une heure tout ça,
alors aussi agréable que ce fût je
commençais à avoir les jambes lourdes.
On s'est allongé sur le lit.
Il était sur le dos, je me suis couchée
sur lui, la tête sur son épaule,
et je le laissais me caresser le dos et les jambes.
C'était dix fois mieux que tout ce que
j'avais connu. Je ne veux pas faire celle qui
a plein d'expérience, au contraire, je
n'en ai presque pas. Je connais des filles de
mon âge qui en savent dix fois plus sur
les hommes, mais à vrai dire je ne les
envie pas. Pour elles il n'y a plus rien à
découvrir, plus aucune surprise. Pour moi
c'est presque toujours nouveau. On a continué
de se déshabiller un peu et on s'est mis
sous les draps. C'est bien agréable d'être
sous les couvertures avec un homme quand il fait
froid dehors. Tellement agréable qu'on
s'est endormi. Et oui, c'est incroyable mais on
s'est endormi. Cela faisait deux heures que je
baignais dans le plaisir, et pendant ces deux
heures je n'avais plus pensé à rien.
Comme si mon cerveau s'était arrêté
de fonctionner, pour laisser la place aux sensations.
Comme si des fils s'étaient débranchés
dans mon esprit, entraînant peu à
peu son extinction. Alors je me suis endormie
dans les bras d'Alain et lui aussi est tombé
dans le sommeil. Parfois je me réveillais,
je le sentais tout autour de moi alors je me rendormais
aussi sec. Mais on a fini par se réveiller
pour de bon et on a fini de se déshabiller
complètement sous les draps. On se caressait
désormais à l'endroit où
c'est le plus agréable. Et ce fut si long
et si bon qu'on est retombé dans le sommeil.
Parfois encore je me réveillais et me disais
que le moment était proche où tout
allait vraiment prendre de l'ampleur. Et le moment
venu, Alain m'a demandé si je voulais qu'il
mette un préservatif. J'ai dit oui mais
quand même c'est bizarre, la question ne
se pose même pas je trouve. Enfin il s'est
levé pour aller en chercher un et là
ça m'a définitivement réveillée.
C'est vrai, depuis toutes ces heures où
j'étais collée contre lui, le voir
s'éloigner comme ça, même
pour une minute, j'ai senti comme un manque. Heureusement
ça n'a pas duré longtemps, il est
revenu et l'instant fatidique est arrivé.
C'était génial, une nuit inoubliable,
de celles dont je me rappellerai toute ma vie
sans doute. C'est fou comme je me sens détendue
aujourd'hui, bien dans ma peau et bien dans ma
tête. Y a pas à dire, ça fait
du bien de faire l'amour.
Il va falloir que je dise à mes parents
que je sors avec un type de trente-huit ans. Je
ne pense pas que ça leur fasse trop plaisir
mais je sais qu'ils ne me feront aucun reproche,
ils respectent toujours tout ce que je fais, du
moment que ma vie n'est pas en jeu. C'est d'ailleurs
pour ça que je ne leur cache jamais rien.
Je déteste leur mentir et puis je n'en
vois pas l'intérêt.
Bien, je me remets peu à peu de mes émotions
et je n'ai qu'une envie : de remettre ça.
Quel dommage que je vive chez mes parents, à
cause de ça je ne peux pas le voir tous
les soirs. Et à part le samedi, peut-être
le vendredi aussi, je ne pourrai pas passer de
nuits complètes avec lui. C'est vraiment
bête mais bon, c'est comme ça.
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