journal intime
20 _ Dimanche 6 octobre 2002

Jolie soirée

J'avais prévu de n'écrire que demain soir mais la soirée d'hier était si belle que je n'ai pas pu résister à l'envie de la raconter dès maintenant.
Alain m'a emmenée chez lui, dans son appartement. On n'a presque pas parlé durant le trajet. Arrivés chez lui il a fermé les volets, mis la radio, s'est approché de moi et m'a embrassée. Sans un mot, rien, comme ça. Et on est resté à s'embrasser, debout, pendant de longues minutes. Je ne pensais plus à rien, tout n'était plus que sensation. Il me serrait doucement contre lui et moi j'avais mes bras autour de sa taille. Il me caressait légèrement dans le dos par-dessus mes vêtements, tout en m'embrassant. Et je lui rendais. D'ailleurs je lui ai tout rendu de toute la soirée. Puis il m'a fait un bisou dans le cou et comme je suis très chatouilleuse ça m'a fait rire et j'ai dû m'écarter. Ca l'a fait sourire lui aussi alors il a recommencé mais plus doucement, et je me suis concentrée pour ne pas rire et finalement il a pu me faire d'autres bisous. Moi aussi je lui en ai fait dans le cou mais il n'est pas chatouilleux, dommage… Ca a duré un temps fou comme ça, on restait debout au milieu de la pièce, on faisait de temps en temps un petit pas à droite, un petit pas à gauche, mais c'est tout. Puis il a passé ses mains sous mes vêtements et je sentais ses doigts chauds et c'était agréable. Quand il a passé ses doigts sur mon ventre j'ai encore tremblé de chatouilles. C'est là que je suis le plus sensible, juste au-dessous du nombril. Je sentais le bout de ses doigts se promener et je fermais les yeux pour mieux en profiter. J'ai moi aussi caressé sa peau par-dessous ses vêtements, c'est vraiment bon de toucher une peau d'homme. Surtout au niveau des hanches je trouve. Chez nous les femmes c'est creux à cet endroit, alors que chez eux c'est plutôt plat, et moi ça me fait tout drôle quand j'y touche. On s'est un peu déshabillé, lui il était torse nu et moi je n'avais plus que mon soutien-gorge. Ca a bien duré une heure tout ça, alors aussi agréable que ce fût je commençais à avoir les jambes lourdes. On s'est allongé sur le lit.
Il était sur le dos, je me suis couchée sur lui, la tête sur son épaule, et je le laissais me caresser le dos et les jambes. C'était dix fois mieux que tout ce que j'avais connu. Je ne veux pas faire celle qui a plein d'expérience, au contraire, je n'en ai presque pas. Je connais des filles de mon âge qui en savent dix fois plus sur les hommes, mais à vrai dire je ne les envie pas. Pour elles il n'y a plus rien à découvrir, plus aucune surprise. Pour moi c'est presque toujours nouveau. On a continué de se déshabiller un peu et on s'est mis sous les draps. C'est bien agréable d'être sous les couvertures avec un homme quand il fait froid dehors. Tellement agréable qu'on s'est endormi. Et oui, c'est incroyable mais on s'est endormi. Cela faisait deux heures que je baignais dans le plaisir, et pendant ces deux heures je n'avais plus pensé à rien. Comme si mon cerveau s'était arrêté de fonctionner, pour laisser la place aux sensations. Comme si des fils s'étaient débranchés dans mon esprit, entraînant peu à peu son extinction. Alors je me suis endormie dans les bras d'Alain et lui aussi est tombé dans le sommeil. Parfois je me réveillais, je le sentais tout autour de moi alors je me rendormais aussi sec. Mais on a fini par se réveiller pour de bon et on a fini de se déshabiller complètement sous les draps. On se caressait désormais à l'endroit où c'est le plus agréable. Et ce fut si long et si bon qu'on est retombé dans le sommeil. Parfois encore je me réveillais et me disais que le moment était proche où tout allait vraiment prendre de l'ampleur. Et le moment venu, Alain m'a demandé si je voulais qu'il mette un préservatif. J'ai dit oui mais quand même c'est bizarre, la question ne se pose même pas je trouve. Enfin il s'est levé pour aller en chercher un et là ça m'a définitivement réveillée. C'est vrai, depuis toutes ces heures où j'étais collée contre lui, le voir s'éloigner comme ça, même pour une minute, j'ai senti comme un manque. Heureusement ça n'a pas duré longtemps, il est revenu et l'instant fatidique est arrivé.
C'était génial, une nuit inoubliable, de celles dont je me rappellerai toute ma vie sans doute. C'est fou comme je me sens détendue aujourd'hui, bien dans ma peau et bien dans ma tête. Y a pas à dire, ça fait du bien de faire l'amour.
Il va falloir que je dise à mes parents que je sors avec un type de trente-huit ans. Je ne pense pas que ça leur fasse trop plaisir mais je sais qu'ils ne me feront aucun reproche, ils respectent toujours tout ce que je fais, du moment que ma vie n'est pas en jeu. C'est d'ailleurs pour ça que je ne leur cache jamais rien. Je déteste leur mentir et puis je n'en vois pas l'intérêt.
Bien, je me remets peu à peu de mes émotions et je n'ai qu'une envie : de remettre ça. Quel dommage que je vive chez mes parents, à cause de ça je ne peux pas le voir tous les soirs. Et à part le samedi, peut-être le vendredi aussi, je ne pourrai pas passer de nuits complètes avec lui. C'est vraiment bête mais bon, c'est comme ça.

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