journal intime
27 _ Vendredi 18 octobre 2002

A la campagne

Belle journée, mercredi. Enfin il faisait gris et il pleuvait, mais ce n'est pas de ça que je parle quand je dis que c'était une belle journée.
Mathieu et Noémie (si vous ne savez pas qui c'est, sachez que j'ai la flemme de faire un résumé alors relisez ce que j'ai écrit ces derniers jours, ou bien continuez de lire ceci, de toutes façons ce n'est pas nécessaire à la compréhension de l'histoire, et puis peut-être que cette histoire vous énerve déjà alors bon je ne vais pas en plus rajouter du bla bla en faisant des rappels, fin de cette parenthèse inutile) sont venus chez moi en début d'après-midi et on est monté dans la voiture direction la campagne, chez Mathieu. C'est ma mère qui nous a emmenés car elle avait du boulot à faire dans son école, là-bas.
N'empêche, c'est marrant d'aller passer une après-midi dans la campagne quand on vit toute l'année en ville. La Rochelle ce n'est pas immense, mais c'est une une ville quand même, et le peu d'arbres qu'on y trouve ont été plantés par une main humaine. Alors que là-bas tout est naturel.
Une fois arrivés dans le village, ma mère s'est mise au travail et nous on est parti se balader. C'est pas mon truc de ramasser des champignons (d'ailleurs je ne sais même pas si c'est la saison) ou des baies sauvages (et ça je sais que ce n'est pas la saison), alors on s'est contenté de marcher dans les petits chemins. Il pleuvait un peu mais pas trop, c'était très correct, sauf une fois où il est tombé une grosse averse pendant une dizaine de minutes alors on a dû s'abriter sous une espèce d'abri en bois. Mais c'est mon chien qui était content : il s'en donnait à cœur joie ! Il courait partout, sautait par-dessus les barrières, fonçait droit devant lui sans regarder…Puis revenait vers nous tout heureux. Je ne sais pas quel plaisir éprouvent les animaux, et en particulier les chiens, à se rouler dans la boue et dans l'herbe mouillée, mais il faut croire qu'ils aiment ça. Je lui disais, pourtant, à Adonis : " je te préviens tu monteras pas dans la voiture comme ça, tu vas passer au jet d'eau tout à l'heure… " Mais évidemment c'étaient des paroles en l'air et il continuait de se traîner partout. Le pire c'est quand il a sauté d'un un magnifique bond dans un fossé rempli à raz bord d'eau croupissante. Ca a fait un gros splash et là quand même, même lui s'est dit " hou la ! C'est un peu dégueu tout ça ! " Enfin ça m'étonnerait qu'il se soit dit ça, mais dans sa tête de chien il a bien dû s'apercevoir que sur ce coup il avait fait fort.
On est allé comme ça jusqu'à une maison abandonnée que je connaissais très bien autrefois, mais que j'avais un peu transformée au fil des années dans ma mémoire. J'adore ça, les maisons abandonnées. C'est un vrai plaisir pour l'imagination que d'essayer de la voir comme elle était au temps où elle était encore habitée. Elle avait dû être belle, magnifique même, un vrai petit manoir. Les gens qui vivaient là ne devaient pas être pauvres. De grandes salles, des cheminées dans à peu près toutes les pièces y compris à l'étage… En certains endroits la charpente était écroulée et venait mourir sur le sol. Moi j'imaginais le jour, ou plutôt la nuit (ça s'y prête mieux), ou un coup de tonnerre un peu plus violent que les autres était venu la renverser. Ca a dû donner ce soir-là… A quelques mètres de la maison il y a un torrent qui coule, juste devant la terrasse, et là j'imaginais les demoiselles, au siècle dernier, en train de prendre le thé au bord de l'eau, quand elles ne jouaient pas du piano… Mais peut-être que je me trompe et que cette maison, finalement était tenue par une famille de fermiers avec un père ivrogne….non quand même pas.
Après ça on est revenu vers le village. Pour ceux qui n'ont pas lu tout ce que j'ai écrit avant, je dois rappeler que ma mère est institutrice dans la petite école de ce village, et que Mathieu, dont la mère aussi est institutrice dans cette école, habite dans une maison qui donne sur la cour de cette école, fin de la parenthèse, qui de toutes manières n'était pas indispensable (en plus je répète trois fois le mot " école " (quatre maintenant) dans une même phrase, ce n'est pas très littéraire tout ça).
Une fois arrivés, il a bien fallu que je lave mon chien car ma mère aurait piqué une crise en le voyant rentrer comme ça. Mathieu est allé chercher un tuyau d'arrosage chez lui pendant que Noémie et moi avons conduit mon Adonis vers un robinet dans la cour. Lui il était toujours aussi content, il courait moins, bien sûr, car il commençait à se fatiguer, mais il était heureux, et si les chiens pouvaient sourire, c'est sûr qu'il l'aurait fait. Il n'a pas compris ce qui l'attendait jusqu'au moment où on a fixé le tuyau d'arrosage sur le robinet. Il faut dire qu'il déteste se faire arroser, pour lui c'est toujours un calvaire que de devoir se laver. Je ne lui fais pas souvent, voire jamais, le plus souvent il se nettoie tout seul dans l'eau de mer, mais là c'était un cas extrême, et la mer était loin. Je l'ai tenu par le collier et je l'ai arrosé en le frottant, en essayant d'aller le plus vite possible. Il n'était pas content du tout, il trépignait sur place en espérant que ça ne durerait pas longtemps. Mais comme il est bien élevé et très obéissant, il se laissait faire sans trop rechigner.
A la fin il était beau comme tout, trempé, mais beau. Mais moi aussi je me suis trempée avec tout ça et résultat des courses, j'avais le bas du jean, les chaussettes et les chaussures toutes mouillées. Tant pis, je les ai mises à sécher et je suis entrée pieds nus dans l'école, on est allé s'installer dans la salle de jeu car c'est de la moquette et surtout elle est bien chauffée.
On est resté assis comme ça à discuter et c'était chouette. J'avais laissé mon chien dehors car je voulais qu'il sèche avant de venir, mais lui ne l'entendait pas de cette oreille. Je ne sais pas comment il a compris qu'il devait faire le tour de l'école pour nous retrouver, mais toujours est-il qu'après quelques minutes, on l'a vu apparaître à la fenêtre. Il avait les oreilles rabattues et des yeux tout tristes qui voulaient dire " mais pourquoi vous ne me laissez pas rentrer avec vous ? " On a rigolé car il a essayé de se tenir sur le rebord de la fenêtre, qui doit faire quelques centimètres de large, et comme lui c'est un berger-allemand il était très gêné dessus, complètement en déséquilibre, et il a fini par tomber pour de bon, après avoir bien salopé la vitre. Je n'aime pas le voir malheureux alors je lui ai ouvert la fenêtre et il est entré, tant pis pour la moquette, elle aura bien le temps de sécher !
Je viens de me relire…ce que je raconte a-t-il un intérêt quelconque ? Non, aucun. Comme tout le reste d'ailleurs, c'est vrai, il y a des jours je me demande pourquoi j'écris.
Il est bientôt 9H00, heure à laquelle je vais sortir retrouver Alain. Alors je suis toute excitée et peut-être que ça se ressent dans ce que je viens d'écrire… Allez je me sauve, à demain pour ceux qui ont encore envie de lire plein de choses sans intérêt. Salut !

A la campagne
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