Belle journée,
mercredi. Enfin il faisait gris et il pleuvait,
mais ce n'est pas de ça que je parle quand
je dis que c'était une belle journée.
Mathieu et Noémie (si vous ne savez pas
qui c'est, sachez que j'ai la flemme de faire
un résumé alors relisez ce que j'ai
écrit ces derniers jours, ou bien continuez
de lire ceci, de toutes façons ce n'est
pas nécessaire à la compréhension
de l'histoire, et puis peut-être que cette
histoire vous énerve déjà
alors bon je ne vais pas en plus rajouter du bla
bla en faisant des rappels, fin de cette parenthèse
inutile) sont venus chez moi en début d'après-midi
et on est monté dans la voiture direction
la campagne, chez Mathieu. C'est ma mère
qui nous a emmenés car elle avait du boulot
à faire dans son école, là-bas.
N'empêche, c'est marrant d'aller passer
une après-midi dans la campagne quand on
vit toute l'année en ville. La Rochelle
ce n'est pas immense, mais c'est une une ville
quand même, et le peu d'arbres qu'on y trouve
ont été plantés par une main
humaine. Alors que là-bas tout est naturel.
Une fois arrivés dans le village, ma mère
s'est mise au travail et nous on est parti se
balader. C'est pas mon truc de ramasser des champignons
(d'ailleurs je ne sais même pas si c'est
la saison) ou des baies sauvages (et ça
je sais que ce n'est pas la saison), alors on
s'est contenté de marcher dans les petits
chemins. Il pleuvait un peu mais pas trop, c'était
très correct, sauf une fois où il
est tombé une grosse averse pendant une
dizaine de minutes alors on a dû s'abriter
sous une espèce d'abri en bois. Mais c'est
mon chien qui était content : il s'en donnait
à cur joie ! Il courait partout,
sautait par-dessus les barrières, fonçait
droit devant lui sans regarder
Puis revenait
vers nous tout heureux. Je ne sais pas quel plaisir
éprouvent les animaux, et en particulier
les chiens, à se rouler dans la boue et
dans l'herbe mouillée, mais il faut croire
qu'ils aiment ça. Je lui disais, pourtant,
à Adonis : " je te préviens
tu monteras pas dans la voiture comme ça,
tu vas passer au jet d'eau tout à l'heure
" Mais évidemment c'étaient
des paroles en l'air et il continuait de se traîner
partout. Le pire c'est quand il a sauté
d'un un magnifique bond dans un fossé rempli
à raz bord d'eau croupissante. Ca a fait
un gros splash et là quand même,
même lui s'est dit " hou la ! C'est
un peu dégueu tout ça ! " Enfin
ça m'étonnerait qu'il se soit dit
ça, mais dans sa tête de chien il
a bien dû s'apercevoir que sur ce coup il
avait fait fort.
On est allé comme ça jusqu'à
une maison abandonnée que je connaissais
très bien autrefois, mais que j'avais un
peu transformée au fil des années
dans ma mémoire. J'adore ça, les
maisons abandonnées. C'est un vrai plaisir
pour l'imagination que d'essayer de la voir comme
elle était au temps où elle était
encore habitée. Elle avait dû être
belle, magnifique même, un vrai petit manoir.
Les gens qui vivaient là ne devaient pas
être pauvres. De grandes salles, des cheminées
dans à peu près toutes les pièces
y compris à l'étage
En certains
endroits la charpente était écroulée
et venait mourir sur le sol. Moi j'imaginais le
jour, ou plutôt la nuit (ça s'y prête
mieux), ou un coup de tonnerre un peu plus violent
que les autres était venu la renverser.
Ca a dû donner ce soir-là
A
quelques mètres de la maison il y a un
torrent qui coule, juste devant la terrasse, et
là j'imaginais les demoiselles, au siècle
dernier, en train de prendre le thé au
bord de l'eau, quand elles ne jouaient pas du
piano
Mais peut-être que je me trompe
et que cette maison, finalement était tenue
par une famille de fermiers avec un père
ivrogne
.non quand même pas.
Après ça on est revenu vers le village.
Pour ceux qui n'ont pas lu tout ce que j'ai écrit
avant, je dois rappeler que ma mère est
institutrice dans la petite école de ce
village, et que Mathieu, dont la mère aussi
est institutrice dans cette école, habite
dans une maison qui donne sur la cour de cette
école, fin de la parenthèse, qui
de toutes manières n'était pas indispensable
(en plus je répète trois fois le
mot " école " (quatre maintenant)
dans une même phrase, ce n'est pas très
littéraire tout ça).
Une fois arrivés, il a bien fallu que je
lave mon chien car ma mère aurait piqué
une crise en le voyant rentrer comme ça.
Mathieu est allé chercher un tuyau d'arrosage
chez lui pendant que Noémie et moi avons
conduit mon Adonis vers un robinet dans la cour.
Lui il était toujours aussi content, il
courait moins, bien sûr, car il commençait
à se fatiguer, mais il était heureux,
et si les chiens pouvaient sourire, c'est sûr
qu'il l'aurait fait. Il n'a pas compris ce qui
l'attendait jusqu'au moment où on a fixé
le tuyau d'arrosage sur le robinet. Il faut dire
qu'il déteste se faire arroser, pour lui
c'est toujours un calvaire que de devoir se laver.
Je ne lui fais pas souvent, voire jamais, le plus
souvent il se nettoie tout seul dans l'eau de
mer, mais là c'était un cas extrême,
et la mer était loin. Je l'ai tenu par
le collier et je l'ai arrosé en le frottant,
en essayant d'aller le plus vite possible. Il
n'était pas content du tout, il trépignait
sur place en espérant que ça ne
durerait pas longtemps. Mais comme il est bien
élevé et très obéissant,
il se laissait faire sans trop rechigner.
A la fin il était beau comme tout, trempé,
mais beau. Mais moi aussi je me suis trempée
avec tout ça et résultat des courses,
j'avais le bas du jean, les chaussettes et les
chaussures toutes mouillées. Tant pis,
je les ai mises à sécher et je suis
entrée pieds nus dans l'école, on
est allé s'installer dans la salle de jeu
car c'est de la moquette et surtout elle est bien
chauffée.
On est resté assis comme ça à
discuter et c'était chouette. J'avais laissé
mon chien dehors car je voulais qu'il sèche
avant de venir, mais lui ne l'entendait pas de
cette oreille. Je ne sais pas comment il a compris
qu'il devait faire le tour de l'école pour
nous retrouver, mais toujours est-il qu'après
quelques minutes, on l'a vu apparaître à
la fenêtre. Il avait les oreilles rabattues
et des yeux tout tristes qui voulaient dire "
mais pourquoi vous ne me laissez pas rentrer avec
vous ? " On a rigolé car il a essayé
de se tenir sur le rebord de la fenêtre,
qui doit faire quelques centimètres de
large, et comme lui c'est un berger-allemand il
était très gêné dessus,
complètement en déséquilibre,
et il a fini par tomber pour de bon, après
avoir bien salopé la vitre. Je n'aime pas
le voir malheureux alors je lui ai ouvert la fenêtre
et il est entré, tant pis pour la moquette,
elle aura bien le temps de sécher !
Je viens de me relire
ce que je raconte a-t-il
un intérêt quelconque ? Non, aucun.
Comme tout le reste d'ailleurs, c'est vrai, il
y a des jours je me demande pourquoi j'écris.
Il est bientôt 9H00, heure à laquelle
je vais sortir retrouver Alain. Alors je suis
toute excitée et peut-être que ça
se ressent dans ce que je viens d'écrire
Allez je me sauve, à demain pour ceux qui
ont encore envie de lire plein de choses sans
intérêt. Salut !

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