Il paraît
que je parle, et surtout que j'écris, comme
une fille d'institutrice. Ca tombe bien : je le
suis. Ce n'est pas un truc que j'ai lu dans mes
mails, mais que j'ai lu deux ou trois sur d'autres
sites. D'ailleurs j'adore ça, quand on
parle de moi sur un autre journal. Sauf si c'est
pour dire du mal, mais ça n'arrive presque
jamais, puisque pour dire du mal de moi, il faudrait
que j'en dise des autres. Et je ne le fais jamais.
Quand je n'aime pas quelqu'un, je l'ignore. Alors
que d'autres, au contraire, aiment critiquer,
balancer, provoquer et semer le trouble partout
où ils passent, dans la vie et sur le Net.
On les appelle " grandes gueules ",
et on dit d'eux qu'ils ont une forte personnalité.
C'est nul. J'aime pas ces gens-là, sauf
quand ils ont des choses intéressantes
à dire, mais neuf fois sur dix leurs propos
n'ont aucun sens. Alors moi qui suis une petite
gueule, eh bien je ne fais pas beaucoup de bruit.
Sauf sur ce site où j'en fais beaucoup,
et c'est bien le principal ma foi :)
Ainsi, il paraît que je m'exprime comme
une fille d'institutrice, avec un vocabulaire
propore et soigné. Ce genre de propos me
fait sourire. Et ne me déplaît pas,
ça veut dire que ma Maman a bien fait son
travail. Quoique
ma sur aussi était
fille d'institutrice, et pourtant elle s'exprimait
bien différemment de moi. Si elle pouvait
écrire à mes côtés
dans ce journal, vous verriez la différence
! Ca donnerait des choses du genre : "eh
bien moi je dis que c'est chacun pour sa gueule.
Si je peux aider quelqu'un, je veux bien. Mais
s'il fait rien pour sortir de sa merde, eh bien
il peut crever la gueule ouverte, j'en ai rien
à foutre". Eh eh
Si elle écrivait
son journal là-haut, au paradis, et qu'on
pouvait le lire ici, sur terre, je serais sa plus
fidèle lectrice ! Fait chier tiens
Je suis explosée. Entendez par là
: je suis très fatiguée, et non
pas je suis défoncée. Car je ne
me drogue pas, ne l'ai jamais fait et n'ai pas
l'intention de le faire. Seulement j'ai très
peu dormi cette nuit. J'avais des idées
plein la tête, et pas toutes très
agréables. David dormait tranquillement
à côté de moi, mais je ne
voulais pas le réveiller, il se levait
à sept heures
Et moi aussi, d'où
ma fatigue aujourd'hui. Mais je pensais à
ma sur, et à mon petit frère
qui est venu passer le week-end ici. C'était
bien chouette.
J'avais prévenu David que comme mon petit
frère venait, j'allais passer beaucoup
de temps avec lui. Ben oui, c'est la famille,
c'est important je trouve. On a grimpé
en haut de la Tour Eiffel. Pourtant les ascenseurs,
moi j'y rentre à reculons. Mais mon frangin
y tenait. Et il a eu bien raison, parce que la
vue est magnifique. Enfin au troisième
étage on ne voyait rien, parce que les
nuages volaient bas. Mais au deuxième parfait,
on voyait tout, Paris était à nos
pieds, c'était samedi matin, et mon frère
visitait la ville de son il vif et sous
mes indications avisées. Ici le Sacré
Cur, là-bas Notre Dame, et au fond,
tu vois mon gars, beh c'est le bois de Boulogne.
Mon père nous avait donné carte
blanche : toutes nos dépenses nous seraient
remboursées. Alors on en a profité.
Un p'tit café par-ci, un p'tit ciné
par-là, qu'il est bon et doux d'avoir la
chance de pouvoir dépenser son argent sans
regarder. Mon frère voulait manger au Mac
Do. Non petit, on va pas au Mac Do, c'est moche,
c'est cher, et c'est pas bon pour la ligne. Alors
on va chez Quick. Mdr. On a été
au Chinois, près de la gare du Nord y en
a un bon.
C'est là qu'on a parlé de ma sur.
Ca craint, je crois souvent que cette histoire
est finie, mais elle revient de temps en temps.
Nous continuons de vivre dans le fantôme
de ma sur, c'est pénible. Je ne sais
plus pourquoi on s'est mis à parler d'elle,
j'ai oublié, mais je crois bien que c'est
la première fois qu'on en causait lui et
moi. Mon petit frère a versé quelques
larmes, et je crois que pour la première
fois, je me suis rendue compte que lui aussi il
avait été touché de plein
fouet par le drame. Autant que moi, mais c'est
à peine si je m'en étais aperçue,
ça craint et je m'en veux un peu.
Il pleurait, mais moi je suis restée forte.
Oui, forte. Parce que je vais vous dire un truc
moi, du haut de mes dix-sept ans, à vous
parents dont les enfants font des bêtises
: il faut rester adulte. Parce que les parents,
ce sont les deux personnes qui sont sensées
t'indiquer le chemin, te montrer la voie, te servir
d'exemple, t'aider et répondre à
tes questions. Alors quand les parents se comportent
comme des enfants, ça pose problème.
Pendant toute la maladie de ma sur, j'ai
vu mon père piquer des colères incroyables
et ma mère pleurer à longueur de
journées. Finalement ils étaient
aussi perdus que moi, alors comment aurais-je
pu m'en sortir ? Je ne sais pas
Combien
de parents sont réellement adultes ? Adulte
au sens premier du terme : quelqu'un qui connaît
la vie, quelqu'un qui sait. Très peu, je
crois. Ah ça, quand l'enfant ramène
une mauvaise note ou bien qu'il n'est pas sage
à l'école, pour le disputer ou lui
faire la morale, on sait faire. Mais quand l'enfant
se détruit peu à peu jusqu'à
la mort, eh bien on se rend compte que les disputes,
les morales et les larmes, ça ne sert plus
à rien.
Mon frère a pleuré samedi, mais
moi pas. J'ai essayé de le consoler, de
répondre à ses questions et de lui
donner des conseils. J'ai bien failli craquer
aussi, mais non. Et maintenant, avec le recul,
j'en suis bien contente. Parce que je sais que
mon frère, il peut se dire qu'il a une
grande sur qui a compris certaines choses,
qui a du recul, qui est là pour l'entendre
et l'aider. Si j'avais pleuré comme lui,
eh bien la conclusion c'est que j'étais
dans la même merde que lui. Un peu comme
autrefois, mes parents ont été dans
la même merde que moi.
Mais y aurait bien des choses à faire bouger
dans cette pute de vie.
Ce soir, représentation de théâtre.
Caroline sera avec moi.
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