Avec David, on
a fait l'amour toute la nuit. Six fois ! Enfin
je veux dire, on est allé jusqu'au bout
six fois. Mais même quand on ne va pas jusqu'au
bout, on se caresse ou on se fait bisous, donc
en fait on n'a pas fait l'amour six fois mais
une seule, en continu, du soir jusqu'au petit
matin. Et même dans notre sommeil on le
faisait encore, puisqu'on était serré
l'un contre l'autre et que la réalité
se prolongeait dans nos rêves.
On fait tout ensemble : on dort dans les mêmes
draps, on prend notre douche au même moment
on ne partage pas la même assiette mais
presque. Même les cigarettes, on se les
fume à deux. Comme quoi fumer pour aussi
devenir un acte d'amour. D'ailleurs vu le prix
des préservatifs, un orgasme coûte
plus cher qu'une clope : cherchez l'erreur.
Et en parlant de cigarettes : l'amour c'est tout
pareil. Plus on le fait plus on en a besoin. Du
moins au début. Hier encore, quand je suis
sortie promener mon chien et venir ici, je regardais
les gens et les maisons. Aujourd'hui je ne vois
plus rien d'autre que David, partout. En ce moment
je regarde mon clavier, mais si je ferme les yeux
c'est lui que je vois, en face, nu bien sûr,
et j'ai envie qu'il vienne à moi.
C'est la Saint Valentin je crois. Ou alors c'était
hier, à moins que ce ne soit demain. En
fait je m'en fous : en ce moment c'est tous les
jours la Saint Valentin.
Même quand on parle on continue de faire
l'amour puisqu'on ne parle que de ça. Comme
le dit si bien David : " Si dans un couple
on peut pas tout se dire, c'est pas la peine ".
Eh oui. Avec Alain c'était différent,
j'étais toujours un peu intimidée,
il y a des choses que je n'osais pas dire ou faire.
Avec David je n'ai aucun problème. Ainsi
il m'a proposé des choses que je n'avais
jamais essayées. Je me rappelle du soir
où il avait mimé un cunni-lingus
à la cliente bourgeoise du restaurant d'en
face. Avec moi le cunni-lingus, il n'a pas fait
que le mimer. Et je lui ai bien rendu.
Quand je pense à ces couples qui ne se
touchent pas avant le mariage : ils ne savent
pas ce qu'ils perdent ! Quoique le jour où
ils se lâchent, à la nuit de noce,
ils doivent s'envoyer en l'air quelque chose de
grave. Tu m'étonnes qu'après ils
fassent une dizaine de gosses
Cinq ans de
fiançailles à rester frustrés
Une lectrice m'écrivait hier "c'est
viscéral, tu le sens en toi, tu le veux
en toi, au plus profond de toi". Oui, c'est
exactement ça, surtout la dernière
phrase, au plus profond de moi. Et même
plus loin encore. C'est la parenthèse enchantée,
elle est ouverte, il ne faut plus la refermer.
Ou alors le plus tard possible.
Je vais peut-être m'arrêter là
avant que ce texte ne parte en botte. Quoique
pour mon numéro 100 (eh oui), je peux bien
me lâcher un peu. En plus, aucun enfant
ne me lit. Alors je continue. Un remake des romans
érotiques du XVIII°, genre le Marquis
de Sade, mais en plus soft quand même.
Comme je l'ai dit, le cunni-lingus, David n'a
pas fait que me le mimer. C'était formidable,
surtout que c'était la première
fois qu'on me le faisait. Le plaisir était
bien plus long à venir que lors d'un acte
" classique ". Et bien plus doux. J'avais
juste un morceau de couverture posé sur
le haut de mon corps pour ne pas prendre froid.
Je fermais les yeux, et parfois je les rouvrais
pour regarder ce qu'il faisait. Yeux fermés
ou ouverts, ça ne changeait pas grand chose.
Ca a bien duré vingt minutes. Le plaisir
montait tellement doucement que j'avais envie
de lui demander d'arrêter et de me prendre
carrément, mais je l'ai laissé faire.
C'est venu, tout doucement. Et l'explosion finale
en fut bien plus intense. Quand il est venu s'allonger
à côté de moi je devais avoir
un visage bien reposé
Je n'avais
plus de voix. Un peu plus tard je lui ai juste
demandé s'il aimait ça, il m'a regardée
comme si ma question avait une réponse
plus qu'évidente. Eh eh
On va changer un peu ce soir : ce ne sera pas
chez lui mais ici. Il devrait me rejoindre d'ici
une heure ou deux. Il a quelques cours cette semaine,
très peu mais quelques-uns quand même.
Demain par exemple. Peut-être que j'y assisterai
avec lui, enfin je n'en sais rien.
Je sens que la nuit va encore être bien
agréable. Si mon cousin savait ce qu'on
va faire sous son toit ! Bah, ça l'amuserait
certainement
Et puis peut-être qu'il
s'en doute, après tout. Il n'est pas fou.
Il est jeune. Il est fou.
J'ai bien envie d'envoyer ce texte au vieil aigri
qui m'avait fait une longue, très longue
morale, du temps où je sortais avec Alain.
Histoire de le narguer un peu. Mais je n'ai plus
son adresse, et puis ce serait inutile. Mais j'ai
envie de le raconter à tout le monde ce
qui m'arrive en ce moment. L'autre jour je parlais
de la guerre, maintenant je parle de faire l'amour,
c'est ça la vie, c'est illogique et c'est
beau. Plus tard, quand ça ira mal, car
tôt ou tard les petits malheurs reviennent,
j'aurai intérêt à me rappeler
de ces quelques moments inoubliables. L'autre
jour je disais qu'après l'enfance, rien
ne valait vraiment la peine d'être vécu.
Je me suis trompée, j'avais oublié
plein de choses. J'avais oublié qu'il fallait
être adulte pour faire l'amour, mais aussi
pour apprécier pleinement une bonne chanson,
un bon roman, et pour comprendre toutes les petites
choses de la vie. Un enfant ne sait rien. C'est
bien de ne rien savoir, ça rend heureux.
Mais ce n'est pas une solution envisageable à
long terme, un jour ou l'autre il faut bien se
pencher sur certaines questions et voir la réalité
en face. Et une vie n'est pas trop longue pour
réussir à tout comprendre.
Je pars en plein délire là non ?
Je ne sais pas, j'improvise.
Je remercie du fond du cur
tous ceux qui m'ont proposé leur aide pour
le nom de domaine. Je vais faire ça avec
quelqu'un qui me lit depuis septembre, si c'est
pas fin août, avec qui j'ai échangé
de nombreux mails : j'ai toute confiance en lui
et c'est réciproque. Le changement d'adresse
aura certainement lieu demain. Grand moment pour
mon site.
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