journal intime
100 _ Mardi 11 février 2003

L'amour

Avec David, on a fait l'amour toute la nuit. Six fois ! Enfin je veux dire, on est allé jusqu'au bout six fois. Mais même quand on ne va pas jusqu'au bout, on se caresse ou on se fait bisous, donc en fait on n'a pas fait l'amour six fois mais une seule, en continu, du soir jusqu'au petit matin. Et même dans notre sommeil on le faisait encore, puisqu'on était serré l'un contre l'autre et que la réalité se prolongeait dans nos rêves.
On fait tout ensemble : on dort dans les mêmes draps, on prend notre douche au même moment… on ne partage pas la même assiette mais presque. Même les cigarettes, on se les fume à deux. Comme quoi fumer pour aussi devenir un acte d'amour. D'ailleurs vu le prix des préservatifs, un orgasme coûte plus cher qu'une clope : cherchez l'erreur.
Et en parlant de cigarettes : l'amour c'est tout pareil. Plus on le fait plus on en a besoin. Du moins au début. Hier encore, quand je suis sortie promener mon chien et venir ici, je regardais les gens et les maisons. Aujourd'hui je ne vois plus rien d'autre que David, partout. En ce moment je regarde mon clavier, mais si je ferme les yeux c'est lui que je vois, en face, nu bien sûr, et j'ai envie qu'il vienne à moi.
C'est la Saint Valentin je crois. Ou alors c'était hier, à moins que ce ne soit demain. En fait je m'en fous : en ce moment c'est tous les jours la Saint Valentin.
Même quand on parle on continue de faire l'amour puisqu'on ne parle que de ça. Comme le dit si bien David : " Si dans un couple on peut pas tout se dire, c'est pas la peine ". Eh oui. Avec Alain c'était différent, j'étais toujours un peu intimidée, il y a des choses que je n'osais pas dire ou faire. Avec David je n'ai aucun problème. Ainsi il m'a proposé des choses que je n'avais jamais essayées. Je me rappelle du soir où il avait mimé un cunni-lingus à la cliente bourgeoise du restaurant d'en face. Avec moi le cunni-lingus, il n'a pas fait que le mimer. Et je lui ai bien rendu.
Quand je pense à ces couples qui ne se touchent pas avant le mariage : ils ne savent pas ce qu'ils perdent ! Quoique le jour où ils se lâchent, à la nuit de noce, ils doivent s'envoyer en l'air quelque chose de grave. Tu m'étonnes qu'après ils fassent une dizaine de gosses… Cinq ans de fiançailles à rester frustrés…
Une lectrice m'écrivait hier "c'est viscéral, tu le sens en toi, tu le veux en toi, au plus profond de toi". Oui, c'est exactement ça, surtout la dernière phrase, au plus profond de moi. Et même plus loin encore. C'est la parenthèse enchantée, elle est ouverte, il ne faut plus la refermer. Ou alors le plus tard possible.
Je vais peut-être m'arrêter là avant que ce texte ne parte en botte. Quoique pour mon numéro 100 (eh oui), je peux bien me lâcher un peu. En plus, aucun enfant ne me lit. Alors je continue. Un remake des romans érotiques du XVIII°, genre le Marquis de Sade, mais en plus soft quand même.
Comme je l'ai dit, le cunni-lingus, David n'a pas fait que me le mimer. C'était formidable, surtout que c'était la première fois qu'on me le faisait. Le plaisir était bien plus long à venir que lors d'un acte " classique ". Et bien plus doux. J'avais juste un morceau de couverture posé sur le haut de mon corps pour ne pas prendre froid. Je fermais les yeux, et parfois je les rouvrais pour regarder ce qu'il faisait. Yeux fermés ou ouverts, ça ne changeait pas grand chose. Ca a bien duré vingt minutes. Le plaisir montait tellement doucement que j'avais envie de lui demander d'arrêter et de me prendre carrément, mais je l'ai laissé faire. C'est venu, tout doucement. Et l'explosion finale en fut bien plus intense. Quand il est venu s'allonger à côté de moi je devais avoir un visage bien reposé… Je n'avais plus de voix. Un peu plus tard je lui ai juste demandé s'il aimait ça, il m'a regardée comme si ma question avait une réponse plus qu'évidente. Eh eh…
On va changer un peu ce soir : ce ne sera pas chez lui mais ici. Il devrait me rejoindre d'ici une heure ou deux. Il a quelques cours cette semaine, très peu mais quelques-uns quand même. Demain par exemple. Peut-être que j'y assisterai avec lui, enfin je n'en sais rien.
Je sens que la nuit va encore être bien agréable. Si mon cousin savait ce qu'on va faire sous son toit ! Bah, ça l'amuserait certainement… Et puis peut-être qu'il s'en doute, après tout. Il n'est pas fou. Il est jeune. Il est fou.
J'ai bien envie d'envoyer ce texte au vieil aigri qui m'avait fait une longue, très longue morale, du temps où je sortais avec Alain. Histoire de le narguer un peu. Mais je n'ai plus son adresse, et puis ce serait inutile. Mais j'ai envie de le raconter à tout le monde ce qui m'arrive en ce moment. L'autre jour je parlais de la guerre, maintenant je parle de faire l'amour, c'est ça la vie, c'est illogique et c'est beau. Plus tard, quand ça ira mal, car tôt ou tard les petits malheurs reviennent, j'aurai intérêt à me rappeler de ces quelques moments inoubliables. L'autre jour je disais qu'après l'enfance, rien ne valait vraiment la peine d'être vécu. Je me suis trompée, j'avais oublié plein de choses. J'avais oublié qu'il fallait être adulte pour faire l'amour, mais aussi pour apprécier pleinement une bonne chanson, un bon roman, et pour comprendre toutes les petites choses de la vie. Un enfant ne sait rien. C'est bien de ne rien savoir, ça rend heureux. Mais ce n'est pas une solution envisageable à long terme, un jour ou l'autre il faut bien se pencher sur certaines questions et voir la réalité en face. Et une vie n'est pas trop longue pour réussir à tout comprendre.
Je pars en plein délire là non ? Je ne sais pas, j'improvise.
Je remercie du fond du cœur tous ceux qui m'ont proposé leur aide pour le nom de domaine. Je vais faire ça avec quelqu'un qui me lit depuis septembre, si c'est pas fin août, avec qui j'ai échangé de nombreux mails : j'ai toute confiance en lui et c'est réciproque. Le changement d'adresse aura certainement lieu demain. Grand moment pour mon site.

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